Deux versions de ma photographie de la veuve au bouquet. La version originale à gauche (en gros plan) et son utilisation réduite en photomontage à droite.
Je réalise essentiellement des séances photo avec mise en ambiance. C’est ce qui me plait le plus en portrait. A chacune de ces séances, j’ai à coeur d’avoir un décor en rapport avec la tenue de mon modèle. Je cherche à créer une ambiance qui complète et enrichisse mon portrait.
J’ai tout de suite imaginé le potentiel romantique de l’abbaye de Jumièges en la visitant en vacances avec ma femme. Au tri des photos, j’ai soigneusement mis de côté quelques photos prises ce jour-là. Je savais bien que j’en aurai l’utilité un jour.
Naissance et réalisation d’un photomontage
En traitant les photos de ma séance avec Elise (modèle) et Nicolas (assistant et conseiller artistique) à Yèvre-le-Châtel, j’ai vu que mon portrait au bouquet pouvait avoir une deuxième exploitation. L’arrière-plan manquait de puissance évocatrice. J’ai imaginé un photomontage qui créait une dimension romantique plus forte que le portrait d’Elise tout seul.
J’ai donné une taille à mon modèle en proportion avec le décor d’arrière-plan. J’ai retourné mon modèle pour orienter son regard vers la droite de l’image. Cette subtilité produit une image qui a plus d’impact. Elle donne un sens plus conventionnel à notre sens de lecture. Dans la culture occidentale, nous lisons instinctivement textes et images de la gauche vers la droite.
Un photomontage réaliste
Toute la difficulté d’un photomontage est de créer une combinaison réaliste. Dans mon type de photographie, rien n’est pire qu’un photomontage qui saute aux yeux et ne soit pas crédible. Après, c’est toute la difficulté personnelle d’arriver à voir un résultat plausible dans un collage de deux photos faites séparément. C’est d’autant plus difficile que je garde bien en tête les deux photos d’origine. J’espère vous avoir convaincus.
Eric Rosier 