
Le concours National 1 tirage monochrome 2020 n’a pas été un bon cru pour le Collectif PhotoRuelle. Comme pour mes amis, mes photos n’ont pas eu de succès auprès des juges de la Fédération Photographique de France. Maigre consolation, mes trois meilleures photos se classent 3ème, 5ème et 6ème du club sur nos 20 photos. Ma photo la plus mal notée est 19ème. C’est le portrait qui illustre cet article.
Un portrait tout en diffraction
Ce portrait mal noté que j’ai dénommé « Ophélie illusionne » était un coup de poker. Raté ! Vu les notes de 10-8-8 recueillies et la 905ème place du concours avec 26 points, les juges n’ont pas aimé. Je pense surtout que les dédoublement partiels du visage de ma modèle n’ont pas été compris. Il s’agit d’un portrait pris au travers d’une porte vitrée à petits carreaux biseautés. La diffraction des biseaux crée des reflets qui multiplie partiellement le portrait d’Ophélie. Cela crée un résultat étonnant, troublant et même dérangeant.
J’ai toute une série de portraits pris dans les mêmes conditions lors de cette séance. Je pensais à une autre photo pour le concours. Je me doutais que le reflet multiple pouvait être mal compris. Lors de la sélection en commun au sein du collectif, mes amis trouvaient ce portrait-là plus fort.
La curieuse un joli photomontage

J’avais en tête un photomontage d’une tête féminine regardant discrètement à travers une brèche dans un mur. A l’occasion de vacances à Grenoble, j’avais pris en photo un mur dont le crépi s’écaillait franchement. Je cherchais une tête « angélique » pour réaliser mon photomontage. Ce type de visage apporterait un contraste avec la situation « d’espionne » que je voulais créer. J’ai pensé à un portrait de Valentine qui pouvait parfaitement convenir. Les traits purs de son visage et ses yeux clairs étaient parfaits pour mon projet.
Ma première ébauche ne m’a pas satisfait. La brèche était trop centrée et la photo manquait d’impact. Le format carré n’était pas la solution. J’ai fait un recadrage pour placer l’oeil à l’intersection des lignes des tiers. Placé sur un point de force, le regard était plus fort. La photo plus efficace… croyais-je. Le problème avec les concours, c’est que les juges analysent les photos avec leur perception. Celle-ci peut différer nettement de celle de leurs auteurs. Les juges ont classé cette photo 222ème du concours avec les notes de 17-14-11, soit un total de 42 points.
L’indiscrète ou le risque du sépia

Cette mise en scène d’un duo de jeunes femmes en tenue 1900 est issue d’une séance dont des extraits ont été publiés plusieurs fois ici. En mettant cette photo en concours, je misais sur une photo qui racontait une histoire. Je pensais qu’un côté rétro, renforcé par un rendu sépia pouvait être jugé original. Je pensais aussi qu’une mise en scène historique pouvait être appréciée par les juges. Cela n’a pas été vraiment le cas. Les juges l’ont noté 16-13-10 soit un total de 39, ce qui la classe 350ème du concours.
Le risque était aussi que le sépia soit mal perçu et jugé comme étant une couleur. Cela aurait carrément disqualifié ma photo.
La mieux notée n’est pas un portrait

Finalement, ma photo la mieux notée n’est pas un portrait. Elle recueille les notes de 14-12-18 pour un total de 44 points. La juge 3 était réconciliée avec mes photos. Il faut dire qu’elle a surtout distribué des notes en dessous de 11 dont un grand nombre de 6. Une répartition des notes très loin de la courbe de Gauss, habituellement convenue.
Cette photo a été prise lors de la fête des Duits à Orléans, en août 2019. L’orientation des chiliennes (c’est leur véritable nom) vers les trois immeubles de la rive opposée m’ont inspiré une sorte de télescopage visuel. Je voyais un clin d’oeil entre les rayures des sièges et celles formées par les balcons des immeubles. J’avais l’idée mais le résultat initial après retouche ne me satisfaisait pas. Le parallèle entre les rayures du bâtiment et celles des chiliennes n’étaient pas évident du tout. J’ai alors triché un peu en remontant la berge et la dalle de béton du premier plan. J’ai réduit nettement la largeur de la Loire et cadré au format carré. La photo finale a tout de même plus d’impact que la prise de vue originale.
En espérant faire mieux en concours l’an prochain… Me voilà de retour après plusieurs mois d’absence.