Une série de portraits d’une femme à sa fenêtre, le regard perdu au loin dans ses songes. Je suis bien plus inspiré par la poésie en titrant « les portraits évanescents de Corinne ».
Avec ce titre qui emprunte les chemins poétiques, je suis plus près de mes ambitions photographiques. L’union de la photographie et de la poésie.
Un atelier portrait du Collectif PhotoRuelle
Cette série récente est issue d’une journée du Collectif PhotoRuelle, consacrée au portrait féminin. Nous avions déjà réalisé une journée portrait féminin en studio en 2017. Cette fois, la journée était moins orientée studio. Trois ateliers portrait étaient prévus : en studio, en intérieur et en extérieur.
L’objectif principal était de faire découvrir la pratique du portrait à certains membres du collectif plus habitués à la photographie urbaine, de paysage, de nature, de concert ou encore de voiture de sport.
Un des membres du collectif nous a trouvé un lieu exceptionnel : le château dans lequel l’entreprise qui l’emploie est installée. Certes, le château est modeste et modernisé. Son intérieur est très contemporain mais le cadre, les volumes et la qualité du bâtiment nous ont ravi. La météo était avec nous en ce samedi de mars. Nous avons passé l’après-midi dans le parc, à photographier quatre modèles présentes toute la journée.
Stimuler la capacité d’imagination
Je ne suis pas un adepte du portrait traditionnel, classique ou académique, selon comment on le nomme. Je cherche surtout à faire des portraits qui révèlent mes modèles et qui montrent une facette moins habituelle d’elle-mêmes. J’aime créer des ambiances mystérieuses, poétiques, romantiques dans lesquelles notre esprit pourra voyager, imaginer et rêver. Des images dans lesquelles chaque spectateur pourra s’évader, retrouver des bribes de ses souvenirs et se construire une atmosphère imaginaire. Voilà mon ambition.
La photographie numérique et les optiques modernes produisent des photos parfaitement nettes. Sur certains portraits, on pourrait compter les pores de la peau du visage, tellement tout y est net. Cette réalité mathématique, ou plutôt physique pour l’optique, ôte toute poésie aux photographies d’aujourd’hui. Tout est trop parfait !
Jouer avec les reflets des vitres
Je cherche tout le temps à produire des images qui laissent encore la place au rêve et au mystère. Je cherche toute les solutions pour créer des photos dans ce sens, en jouant sur la netteté, le flou de mouvement, la transparence des matières et les reflets. Ainsi, j’aime particulièrement les reflets produits par les vitrages. Cela fait des années que j’exploite la propriété des fenêtres à perturber la réalité. J’avais pu utiliser ce principe avec bonheur, lors de l’atelier portrait précédent. J’ai donc tout de suite renouvelé l’exercice avec plaisir.
Les reflets sont une source inépuisable de composition d’une photo. Il y a une part d’aléatoire en fonction de l’angle de vue, de la distance du modèle, des tons clairs ou foncés de sa tenue. La moindre variation de la position de l’appareil photo produit une image tout à fait différente de la précédente. C’est ce que j’appelle mes portraits évanescents. Ils semblent s’évaporer dans un au-delà indescriptible comme seuls les reflets en produisent.
J’avais tout de suite parlé de cela avec Corinne le matin, dès notre arrivée. Elle avait très bien entendu ma proposition. Dès qu’on a eu quelques minutes à nous, alors que des photographes changeaient d’objectif et des modèles, de tenue, nous avons fait quelques portraits à travers des fenêtres.
J’ai traité les six photographies sélectionnées en noir et blanc et en couleur pour l’intérêt des couleurs douces, pastels produites par les reflets. Je vous présenterai les versions couleur des portraits de Corinne derrière une fenêtre dans quelques jours.
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